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Ce qu’on ressent..ou “Heureux qui comme Ulysse”

17 November 2010 2 Comments

Dans moins de deux mois je passerai mes nuits quelque part, en Inde. Je ne sais pas où ni comment.

Déjà, je voulais vous raconter un peu où j’en suis

C’est très drôle mais quand on est dans la salle d’attente, juste avant de savoir si on a (ou pas) ce fameux visa Indien qu’on attend tant, on se sent un peu comme avant un examen. Le suspens est à son comble : on a reçu tout un tas de sms nous disant que “la demande a été traitée” mais sans savoir si elle a été acceptée ou rejetée…

On appelle le N09, mon ventre se noue (je suis le N11), le N10 je suis sur les startings blocs prête à bondir au prochain changement de numéro et enfin N11 je me lève, faussement calme, et récupere l’enveloppe contentant mon passeport.

Les mains tremblantes, je déchiquète l’enveloppe.. Il est fort, il est beau, il sent bon le sab…euh non pas ça mais en tout cas il est beau.. Mon petit visa pour l’Inde ! Ma demande a donc été acceptée et j’ai récupérer mon passeport le 12 novembre soit exactement 9 jours après ma demande (ce qui correspond à un jour d’avance très exactement au délai annoncé).

Je suis rentrée le sac collée au corps, prête à marchander avec tous les voleurs à la tire du rer : prenez ce que vous voulez, mais laissez moi mon passeport !

Ci joint, une photo de mon nouveau petit adoré ;) (anonymisé pour des raisons évidentes de publications on line)

Et ce que je ressens..

Il est très difficile d’expliquer ce que je ressens aujourd’hui, c’est assez bizarre.
Plus nous approchons de la date de mon départ, plus tout ceci me semble irréel, décalé, dingue.

Impossible de croiser une personne sans qu’on me pose LA question :

“Alors, ça avance comment la préparation de ton voyage ?” Question somme toute gentille et attentionnée mais qui est plus qu’exaspérante quand c’est la 200e fois de la journée et que la réponse est (encore et toujours) quelque chose comme “bah, ça avance” parce que qu’est ce que vous voulez que je réponde ?

La verité ? “Non, ça n’avance pas, j’ai mon visa et mon billet et je compte rien préparer d’autre alors comment voulez vous que ça AVANCE ?”

Ou alors “Non, j’y vais à l’arrache, par contre je suis en train de me prendre la tête sur ma vie et me poser plein de questions sur comment va se dérouler cette année hors norme pour moi ?” Et puis comme ça je m’allonge sur le canapé et je vous parle de mon enfance aussi.

Juste, pour une fois, je vais vous dire un peu comment je me sens.

C’est très compliqué car assez contradictoire.

J’ai hâte, vraiment hâte de partir, pour des raisons personnelles que je ne développerai pas plus avant, j’étouffe ici, j’ai l’impression que je ne peux rien faire tant que je n’ai pas évolué sur certaines choses et je pense que ce voyage me le permettra.

J’ai envie de découvrir un tas d’autre chose, ma curiosité s’excite, j’ai toujours voulu aller en Inde, je suis toute folle à l’idée de voir ce que c’est, vraiment.

Je suis contente à l’idée de rencontrer de nouvelles personnes, peut être des futurs compagnons de voyages avec qui je repartirais à l’avenir ? De futurs bons amis ? De futurs potes qui habiteraient loin et chez qui je pourrais aller squatter de temps en temps et vice versa ? Peut être des futurs gens que j’aime, peut être LA bonne personne qui partagera mon amour des voyages.. qui sait ?

J’ai peur, à mi-chemin entre l’angoisse expectative et la peur bleue. Que vais-je découvrir là bas ? Et s’il m’arrivait un truc ? Et s’il arrivait un truc aux gens qui sont ici et que j’aime, et que je ne puisse pas revenir à temps, être là pour eux ? Et si je ne supportais pas la solitude, l’éloignement, un an pour un premier grand voyage c’est beaucoup.. et si c’était trop ? Et si j’étais juste deçue, blasée, que rien ne me fasse vibrer comme je l’espérais et que j’ai juste envie de tout laisser tomber ?

Je suis triste, triste de laisser ceux que j’aime, de savoir que je ne vais pas les voir pendant un an, que peut être au retour certains m’auront zappé, que je n’aurais plus vraiment ma place dans la vie qu’ils se seront construit pendant un an, que je ne serai plus au coeur d’une sorte de groupe comme je le sens maintenant. Mais j’espère que j’ai tord. J’espère que ceux que j’aime ne m’oublieront pas et que les choses continueront, peut être différement mais pas moins mal. Triste aussi, plus “stupidement” de laisser mon petit chat qui sera bien calinée par ma coloc mais qui ne comprendra pas pour autant pourquoi je ne suis plus là.. et qui me fera surement bien la tête au retour !

J’espère surtout que je vais pouvoir en profiter et qu’au retour je ne pourrais rien regretter. Rien à perdre, tout à gagner..

Alors priez pour moi, ou pensez à moi, mais si vous m’aimez, laisser moi une petite place dans votre vie pour le retour ;)

2 Comments »

  • Ludo said:

    Je comprends un peu tout ça, je suis passé par toutes ces émotions ou presque. A vrai dire le seul truc que je ne ressentais pas c’est cette impression d’étouffer. J’aimais et j’aime ma vie en France. C’est ce qui fait que par moment quand t’es tout seul dans un bus, ben ça te manque.
    Mais en dehors de ça je comprends tout. Et puis tout va s’accélérer, et tu auras de plus en plus de questions de la part de tes amis, et tu t’en poseras aussi et ça ça ne s’arrêtera pas. Et tant mieux, c’est comme ça qu’on grandit et c’est à ça que sert le voyage. Donner des réponses..

    Profite bien, j’ai vécu mes derniers mois avant de partir comme chacun devrait vivre toute sa vie de A à Z : à fond ! Et aucun regret. Bon courage et donne des news via FB :)

  • Romain said:

    Je rejoins Ludo dans son commentaire. Un voyage, c’est beaucoup de préparation, mais également un important travail psychologique. Tu sembles avoir déjà fait une bonne partie du chemin.

    En espérant que ce roadtrip soit à la hauteur de tes espérances ;)